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Elegantia Poetia
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2 juin 2005

Analyse du duel final de Le bon, la brute et le truand

Le bon, la brute et le truand : dans ce film aussi le duel final est tout aussi attendu, et ce dès le début. Tout le long du film, Leone nous donne des indices pour prévoir le moment et le lieu de cet affrontement. Cependant ici, la motivation des personnages n’est pas la vengeance, ni même le courage. Ils sont motivés par la cupidité, tous autant qu’ils le sont. Ce qui est implicitement expliqué dans le fait que ce duel se déroule dans un cimetière et que les personnages cherchent 200.000 dollars en or cachés dans une tombe. Tout les protagonistes sont éloignés sur la scène de duel, pourtant beaucoup de choses les rapprochent : la volonté de mettre la main sur tous ces dollars, mais la musique vient mettre à jour un sentiment qu’ils se refusent de montrer : la peur. Tous les personnages sont ici les comédiens, les acteurs d’une danse macabre, d’un ballet de mort orchestré par Morricone et chorégraphié par Leone. Ils sont ici les auteurs d’un opéra violent, sanglant et baroque qui va montrer des hommes face aux conséquences de leur cupidité. Les cadrages de Leone sur les yeux, sur les revolvers, les plans américains, les plans d’ensemble donnent une impression de proximité, une impression de vivre la scène en direct. Mais la violence n’est plus ici qu’une violence visuelle, elle devient aussi présente par la musique composée de chœur et de cuivre qui semblent pleurer de douleur. Le duel commence lorsque le personnage de Clint Eastwood pose la pierre sur laquelle il a inscrit le nom de la tombe qui cache les dollars. À partir de ce moment-là, on peut considérer que le duel est introduit par cette petite musique, c’est guitare qui monte crescendo, qui fait monter la pression, qui accule les personnages au fond d’eux-mêmes. Les personnages se mettent alors en place dans ce qui ressemble fort à une arène avec pour publique, les tombes. On pourrait penser que cette « arène » est une métaphore de la mort. Ce duel à mort se passe en effet dans un cimetière, la mort est donc très présente dans ce lieu. Ce passage d’introduction, de présentation nous montre les personnages en plan d’ensemble, avec ce thème musical qui se répète, et qui ainsi fait monter une pression qui commence à se voir sur les personnages. Elle finit par un silence musical où l’on entend seulement le vent qui semble appeler la mort. Enfin le duel à proprement parler commence, avec la musique qui prend à chaque seconde plus d’ampleur. L’enchaînement des plans est des plus simples tous les personnages sont présentés d’abord en plan américain, puis en plan serré, puis on peut voir en gros plan la tête du personnage, puis son arme, et enfin ses yeux. Tous ses plans seront réutilisés pendant tout le duel. Mais Leone a le plus innové en faisant rythmant le montage sur la musique. À chaque fois que la musique gagne en intensité dramatique, à chaque instant, le montage se fait plus rapide, de même que le jeu des acteurs : les perles de sueurs se montrent et surtout très important les yeux qui commencent à voir venir la mort. Les cuivres et les chœurs sont des instruments de narration très important ici. Ils apportent en effet un nouveau niveau de lecture du film, l’image porte seulement ce que l’on peut humainement voir, mais la musique parle au cœur du cœur. L’élément déclencheur est une petite musique de montre, que l’on peut retrouver dans les trois films de la trilogie « dollars ». Cette musique rappelle tant à la pureté des personnages qu’à ce qui a pu les motiver à mener cette vie. Elle semble leur tirer de la mémoire des souvenirs qui les marquent et qui les rappellent à leurs bons sentiments.

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