journal de bord du poète, volume 1, chapitre 12
Miam!
J'aimerais voir la tête que tu fais cher lecteur quand tu liras ce mot, qui signifie par des lettres tout le bonheur que j'ai à manger ces fraises, si rouge, si grosse, si belle, si juteuses, si, si, je ne sais plus quoi dire de plus pour décrire à ton appétit sans doute naissant ces émotions de plaisir si intense qui m'habitent. Le bout de mes doigts devient tout rouge à force de tenir les fraises par leur extrémités, par le petit bout vert, de croquer tout d'abord doucement, plus après plus de passion et d'exitation sa chaire rosée qui ne demande qu'à faire naître ce plaisir tant désirer par cet hiver tant redoutée.
Sinon, je viens d'apprendre, que Raymond Devos est mort. Je ne crois pas avoir encore vraiment parler des gens que j'admire dans le métier des lettres, mais s'il y en a un qui m'a montré que le français, ben c'est cool, je pense que c'est lui. Le nombre de fois où j'ai pu alluciné en écoutant ses textes, pleins de poésie, de naïveté et de trucs en tout genre, des délires psychédéliques, un univers totalement à part où des ronds points peuvent être en interdiction de tourner à droite, où un ange passe...
Tout ça pour dire, que le métier des arts ne sert qu'à nous faire revivre, et à faire vivre de nouvelles choses, je suis tendu quand quelqun lit mes textes devant moi. Tu sais mon lecteur, quand t'imagine en train de lire ces mots choisis avec soin, j'ai peur, et je me demande ce que tu en penses. Car ce que tu penses de ce que tu lis, j'ai l'impression que c'est ce que tu penses de moi. Je l'ai déjà constaté. La façon dont les gens reçoivent tes créations reflétent la façon qu'ils ont de t'appréhender et ce qu'ils pensent en vrai de toi. Car, quand j'écris ou que je suis en pleine création, je pense me donner à fond, je me jette dans ma création. Je suis comme le pinceau qui se plonge dans la peinture, je fais corps avec les mots, je les touche, et je les pose aux endroits que je pense appropiré dans les phrases. Je ne ponctue rien, cela me semble inutile.
Mais toutes ces divagations ne sont là pour me prouver qu'une chose. Je suis sur le bon chemin artistique, et sprirituel. Mes croyances sont là pour me prouver le bon sens de mon oeuvre. Elegantia Poetia, je te construit, je t'élève jour après jour, dans les souffrances de la vie, mais tu as le mérité d'exister. Certains appelleront cela de la folie ou de la démence, d'autres trouvent cet univers magique et beau.
Journal de bord d'un fou, la folie est douce quand on y consent.